Lieu historique national du Canada de l'Île Chapel
Île Chapel, Nouvelle-Écosse
Adresse :
Île Chapel, Nouvelle-Écosse
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2003-06-03
Autre nom(s):
-
Île Chapel
(Nom de la désignation)
-
Potlotek / Vachelouacadie
(Autre nom)
Numéro du rapport de recherche :
2002-078
Plaques
Plaque existante: Fin de Sitmuk Awti, St. Peter's, Nouvelle-Écosse
L'île Chapel, que les Mi'kmaq nomment Potlotek, sert depuis des siècles à leurs rassemblements spirituels et aux débats du Grand conseil. Les lieux de sépulture, les cercles de danse et autres traces d'activités témoignent de cette tradition. Une première église catholique fut érigée sur l'île au milieu du XVIIIe siècle. L'habitude de se réunir à cet endroit s'est maintenue et des milliers de Mi'kmaq viennent chaque année y célébrer la fête de Sainte-Anne, renouveler leur foi et renforcer leurs liens familiaux. Le Grand conseil se réunit toujours deux fois l'an sur l'île Chapel, terre sacrée de la communauté.
Description du lieu patrimonial
L'île Chapel, qui mesure environ 2 km de long sur 1 km de large, est située à l'extrémité sud-est du lac Bras D'Or, sur l'île du Cap Breton. Elle constitue une partie de la plus importante Réserve des Premières nations de l'île Chapel. Bien avant la colonisation, elle était déjà un lieu traditionnel de rassemblement et un site sacré pour la nation Mi'kmaw. La désignation a trait au paysage culturel qui comprend l'île toute entière, sur laquelle on pense qu'il y a de nombreux vestiges archéologiques et sépultures anonymes, ainsi que des signes manifestes d'une activité humaine dans sa partie sud. On y trouve de nombreuses tombes identifiées, un rocher associé à l'abbé Maillard du XVIIIe siècle, deux dépressions circulaires, un chemin de croix, des douzaines de cabines d'été et une petite église.
Valeur patrimoniale
L'île Chapel a été désignée lieu historique national parce que : pendant de nombreux siècles, ce site a été un important lieu de rassemblement, un emplacement de gouvernement et un site spirituel important pour les Mi'kmaq; depuis le milieu du XVIIIe siècle, époque à laquelle les Français ont construit une première église catholique sur le site, l'île Chapel a été un centre de foi catholique pour les Mi'kmaq et un lieu de pèlerinage annuel célébrant la fête de Sainte-Anne à la fin juillet; le grand conseil des Mi'kmaq continue de siéger deux fois par an sur l'île pour discuter et prendre des décisions.
L'île Chapel est un des principaux lieux de rassemblement des Mi'kmaq des provinces de l'Atlantique du Canada. Selon la tradition orale mikmaw, elle a assumé cette fonction depuis bien avant les premiers contacts avec les Européens. Au XVIIIe siècle, les missionnaires français ont établi des missions catholiques romaines. Le plus connu d'entre eux était l'abbé Maillard. Les missions encore en activité sur l'île Chapel sont au centre de l'importance spirituelle de l'île. Le rassemblement annuel de la fin juillet pour la fête de Sainte-Anne attire des Mi'kmaq venant de tous les coins des provinces de l'Atlantique. On considère toujours que l'île Chapel est un endroit d'une grande spiritualité qui est le berceau culturel des peuples Mi'kmaq.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, décembre 2002
Éléments caractéristiques
Les éléments essentiels conférant une valeur patrimoniale à ce site comprennent : l'emplacement de l'île dans l'ancien corridor reliant le lac Bras D'Or à l'océan Atlantique; les perspectives sur l'eau depuis l'île et les grandes terres de réserve, et vers celles-ci; l'utilisation de l'île par les peuples des Premières nations Mikmaq, qui se poursuit aujourd'hui, et notamment par le grand conseil des Mikmaq et pour le festival annuel de Sainte-Anne; l'état relativement sauvage de l'île, à l'exception de son extrémité Sud plus utilisée; la présence de sépultures, souvent non identifiées, partout dans l'île; les signes d'activité humaine de longue date dans la partie sud de l'île, et notamment la taille et l'emplacement de deux dépressions circulaires nettes, ainsi que leurs liens avec d'autres ressources patrimoniales, un grand rocher associé à l'abbé Maillard, missionnaire catholique romain, un chemin de croix, et un cimetière et ses stèles funéraires dont les emplacements, les formes et les matériaux sont préservés; la présence de plusieurs petites cabines et d'une église de petite taille, dans leur emplacement original, aux formes vernaculaires et faits de matériaux simples; les sites archéologiques potentiels liés aux fonctions de l'île avant et après la colonisation, y compris la chapelle, le presbytère, la maison du chef et celle des traducteurs, associés à la mission française.