Lieu historique national du Canada de l'Académie-St. Ann

Victoria, Colombie-Britannique
Vue en angle montrant la façade avant du lieu historique national du Canada de l'Académie-St. Ann, 1992. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1992.
Façade avant
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1992.
Vue en angle montrant la façade avant du lieu historique national du Canada de l'Académie-St. Ann, 1992. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1992.Vue détaillée de la coupole du lieu historique national du Canada de l'Académie-St. Ann, 1992. © Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, HRS 0372, 1992.
Adresse : 835, rue Humboldt, Victoria, Colombie-Britannique

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1989-06-22
Dates :
  • 1871 à 1910 (Construction)
  • 1871 à 1973 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Les Sœurs de Sainte-Anne (premières propriétaires et occupantes)  (Organisation)
  • Frère Charles Michaud  (Architecte)
  • Charles Verydhen  (Architecte)
  • John Teague  (Architecte)
  • Thomas Hooper  (Architecte)
  • Père Adrian Joeseph Vullinghs (paysagiste)  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Académie St. Ann  (Nom de la désignation)
  • Couvent St. Ann  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 1984-047, 89-026, 1989-OB-01, 1997-074

Plaques


Plaque existante:  835, rue Humboldt, Victoria, Colombie-Britannique

Pendant plus d'un siècle, l'académie St. Ann joua un rôle éducatif important dans l'Ouest du Canada. Elle servit de maison mère régionale des Soeurs de Sainte-Anne, principal ordre catholique d'enseignantes et d'infirmières de la Colombie-Britannique, qui avait ouvert sa première école ici, en 1858. Inspirée des couvents du Québec, région d'origine des Soeurs, l'académie fut construite en trois étapes entre 1871 et 1910. La chapelle, première église catholique de Victoria, fut bâtie en 1858 et attachée par la suite à l'arrière du couvent. L'académie et ses jardins comptent parmi les sites les plus vénérables de la ville. *À noter : Cette désignation fera l’objet d’une revue. Une revue a lieu pour l’une des raisons suivantes : formulation ou termes désuets, absence d’un aspect important de l’histoire, erreurs factuelles, croyances et comportements controversés ou acquisition de nouvelles connaissances.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de l'Académie-St. Ann se compose d'un édifice monumental paré de brique et d'anciens jardins s'étendant sur environ 6,25 acres. Il est situé dans le noyau urbain historique de Victoria. Dans le jardin, on trouve une allée de procession bordée de rangées d'arbres et de haies, un verger contenant une centaine d'arbres fruitiers d'origine, le jardin du noviciat, une zone paysagée classique contenant plusieurs arbres historiques, des vestiges, des jardins réguliers, des haies, des allées et sentiers historiques, et des plantations supplémentaires effectuées par les sœurs de Sainte-Anne autour des bâtiments de l'Académie et le long des tronçons de l'enceinte, ainsi qu'un mur périmétrique et un portail. La désignation a trait au bâtiment dans son élément paysager.

Valeur patrimoniale

L'académie St. Ann a été désignée lieu historique national du Canada à cause du rôle qu'elle a joué dans la vie culturelle et éducative de l'Ouest du Canada pendant plus d'un siècle, et de son statut de point d'intérêt de la communauté, vu ses dimensions et l'espace dégagé qui l'entoure (les jardins).

Les Sœurs de Sainte-Anne, dont le siège est au Québec, sont arrivées à Victoria en 1858. Elles ont répondu aux besoins éducatifs et infirmiers sur la côte Ouest, en ouvrant une série de couvents, d'hôpitaux et d'écoles de missionnaires partout en Colombie-Britannique, au Yukon et en Alaska. Vu leur réussite à Victoria, elles avaient besoin d'installations plus grandes. Ce fut fait lorsqu'on a construit en 1871 la première partie de l'édifice actuel, puis qu'on l'a agrandi par la suite en 1886 et en 1910. De 1871 à sa fermeture en 1973, l'Académie St. Ann a conservé son statut d'important établissement d'éducation. Il symbolise encore la contribution des Sœurs à l'éducation et aux services sociaux dans l'Ouest du Canada.

L'architecture caractéristique de l'académie St. Ann illustre la forte influence des communautés religieuses canadiennes-françaises au cours de cette période où s'est façonnée la Colombie-Britannique. En 1871, il s'agissait du plus grand bâtiment de la province, et il est demeuré le plus haut édifice en maçonnerie de Victoria pendant la plus grande partie de son histoire. Même si les parties du bâtiment qui datent de 1871-1886 et de 1910 présentent des caractéristiques néo-baroques propres à la conception des couvents du Québec au XIXe siècle, la chapelle constitue un exemple unique de transplantation sur la côte Ouest des conceptions religieuses traditionnelles québécoises aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ce bâtiment, bâti en 1858 par le frère Charles Michaud, était la première cathédrale catholique romaine de Victoria. Il avait à l'origine une charpente de bois. Il a été déplacé jusqu'à son emplacement actuel et incorporé en 1886 dans le complexe de l'Académie. La valeur patrimoniale de la chapelle a trait à son intérieur bien préservé, et aux caractéristiques de sa masse et de sa conception.

L'emplacement de l'académie sur le terrain et ses éléments paysagers, et notamment la voie d'accès officielle, les rangées d'arbres, les haies, les jardins classiques, le verger et les murs d'enceinte, rehaussent son caractère de point d'intérêt et ses dimensions monumentales. Ces éléments confèrent une qualité renfermée au site, créent une atmosphère de tranquillité symbolisant le caractère religieux et institutionnel de l'académie, et la séparent de la ville. Le traitement cohérent de l'édifice et des jardins illustre le fait que les Sœurs de Sainte-Anne ont possédé et géré ce domaine sans interruption depuis plus d'un siècle.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juin 1989 ; Énoncé d'intégrité commémorative, 2000.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments clés contribuant à la valeur patrimoniale du lieu, notons : le site à l'intérieur de ses limites définies; l'emplacement et le positionnement du bâtiment de l'académie au sein du paysage; les dimensions monumentales de l'édifice de l'académie et de l'espace dégagé qui l'entoure; les perspectives clés des rues Blanshard, Humboldt, Burdett et Quadra, et du parc Beacon Hill qui reflètent la proéminence de l'académie sur le plan visuel; la vue dégagée entre l'académie et l'hôpital St. Joseph de l'autre côté de la rue Humboldt; le mur en maçonnerie, portail d'entrée de la rue Humboldt, et la haie de houx de la rue Blanshard qui confèrent au site son caractère fermé; la forme, la masse et les caractéristiques extérieures du bâtiment de 1871-1886, dont son plan palladien symétrique et les éléments classiques comme le pavillon central flanqué des deux côtés par des ailes à cinq baies, le portique à fronton surmontant l'entrée principale, les pilastres, l'escalier double orné de vases décoratifs, la coupole, les balcons à balustrade, le toit à pignon avec des lucarnes, et la fenestration; la forme, la masse et les caractéristiques extérieures de l'aile à cinq étages de 1910, dont le toit mansardé recouvert d'ardoise et percé de lucarnes, les consoles et la frise de l'avant-toit, les pilastres, les assises de ceinture du premier étage, l'entrée à fronton, les balcons en retrait aux colonnes classiques, la fenestration, et l'aile de l'auditorium; les surfaces extérieures d'origine, dont les murs de brique peints dans les tons gris imitant la pierre, les murs de fondation en pierre de la partie de 1871-1886, et ceux en béton de la partie de 1910; les éléments intérieurs d'origine, dont la disposition subsistante, le plancher d'origine, les matériaux des plafonds et des murs, les moulures de bois, les portes, les lambris, les accessoires architecturaux et les vitraux de la chapelle, de l'auditorium et des parties de 1871-1886; la forme, la masse et les caractéristiques extérieures de la chapelle, dont le parement de brique, les contreforts, la fenestration et l’infrastructure en bois; la configuration spatiale, la forme et les éléments intérieurs de la chapelle, dont l'orgue Casavant de 1913, la voûte en berceau, les colonnes structurelles, l'escalier incurvé menant à la tribune du chœur, le confessionnal, les rosettes sculptées, la sacristie, et les murs enduits de plâtre; la voie d'accès partant du portail d’entrée, conçue dans le style traditionnel d'une grande allée officielle, bordée par deux séquoias historiques et à la gauche de laquelle un verger d’une centaine d’arbres fruitiers historiques alignés en rangées s’élève, se scindant en allées secondaires devant l'escalier de l'entrée principale, bordée de rangées d'arbres et de haies de houx; le jardin du noviciat, situé derrière l'aile du couvent du bâtiment de 1886, où passe l'allée d'origine pavée de brique et où les plantes historiques subsistent; les jardins classiques et la zone de l'arboretum dans la partie ouest du site, dont la topographie, les allées, rangées d'arbres de l'arboretum, arbustes et haies associés au plan paysager d'origine de Vullinghs et les arbres historiques de la zone verte de l'académie à droite de la voie d'accès; les ressources culturelles subsistantes, y compris les vestiges du coin d'un ancien cimetière, le socle d'un cadran solaire, le cadre de métal d'une tonnelle pour les roses, et un étang avec une fontaine en forme de navire de guerre; les sentiers et allées historiques, ainsi que les vestiges de leurs matériaux structurels; les plantations classiques entourant le bâtiment de l'académie, dont des houx, rhododendrons, haies taillées rectangulaires et massifs de fleurs; les plantations d'arbres mûrs sur le périmètre de la propriété, dont des acacias, des faux cyprès, des érables, des chênes de Garry et des cytises communs.