Lieu historique national du Canada de Niagara-on-the-Lake

Niagara-on-the-Lake, Ontario
Vue générale de la maison Promenade dans l'arrondissement historique de Niagara-on-the-Lake, 2002. © Parks Canada / Parcs Canada, 2002.
Vue générale
© Parks Canada / Parcs Canada, 2002.
Vue générale de la maison Promenade dans l'arrondissement historique de Niagara-on-the-Lake, 2002. © Parks Canada / Parcs Canada, 2002.Vue générale de la maison Stewart-McLeod dans l'arrondissement historique de Niagara-on-the-Lake, 2002. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2002.Vue de la côté sud de la rue Queen dans l'arrondissement historique de Niagara-on-the-Lake, 2002. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2002.
Adresse : Niagara-on-the-Lake, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2004-03-05
Dates :
  • 1815 à 1859 (Construction)
  • 1813 à 1813 (Significative)
  • 1830 à 1850 (Significative)
  • 1791 à 1791 (Significative)
  • 1794 à 1794 (Significative)
  • 1814 à 1830 (Significative)
  • 1822 à 1823 (Significative)
  • 1845 à 1845 (Significative)
  • 1859 à 1859 (Significative)
  • 1880 à 1914 (Significative)
  • 1950 à 2010 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Sociétéhistorique de Niagara  (Organisation)
  • Fondation Niagara  (Organisation)
  • Comité consultatif de la conservation locale de Niagara-on-the-Lake  (Organisation)
  • William Thomas  (Architecte)
  • James Cooper  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Niagara-on-the-Lake  (Nom de la désignation)
  • Niagara  (Autre nom)
  • Niagara de l'Est  (Autre nom)
  • Butlersburg  (Autre nom)
  • Lenox  (Autre nom)
  • Newark  (Autre nom)
  • L'Arrondissement historique de la Ville de Niagara-on-the-Lake  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2003-022

Plaques


Plaque existante:  26, Queen Street, Niagara-on-the-Lake, Ontario

En 1778, des réfugiés loyalistes commencèrent à quitter le fort Niagara pour s’établir sur la rive ouest de la rivière. Une ville aménagée en damier avec des îlots de quatre acres se développa et prospéra rapidement, puis gagna en importance lorsqu’elle devint la première capitale du Haut-Canada de 1792 à 1796. Après la destruction de Niagara lors de la guerre de 1812, les citoyens, inspirés de la tradition classique britannique, rebâtirent des édifices de conception, d’échelle et de matériaux similaires. Ayant échappé au redéveloppement urbain, ces vieux bâtiments coloniaux devinrent éventuellement l’une des plus précieuses ressources de cette ville. À partir des années 1950, ses résidants les restaurèrent et les réhabilitèrent, manifestant ainsi une exceptionnelle volonté de préserver le patrimoine local, ce qui s’avéra une importante contribution au mouvement de conservation canadien. Ces maisons, magasins, églises et édifices publics, dont plusieurs sont toujours alignés en bordure de la rue, forment l’ensemble architectural datant des années 1815 à 1859 le mieux conservé au Canada. Ces anciens édifices et le plan en damier rappellent que Niagara-on-the-Lake fut autrefois une ville loyaliste importante et prospère.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de Niagara-on-the-Lake est une ville loyaliste du début du XIXe siècle situé sur la rive sud du lac Ontario près de la frontière des États-Unis. Cet arrondissement comprend plus de 25 pâtés de maisons consistant en plus de 90 édifices résidentiels, commerciaux, religieux et institutionnels, construits entre 1815 et 1859. La plupart de ces bâtiments ont été conçus dans la tradition classique britannique, produisant des similitudes de conception, de matériaux et d'échelle. Les larges rues bordées d'arbres de l'arrondissement sont disposées selon un plan quadrillé de la fin du XVIIIe siècle. L'arrondissement comprend aussi un parc municipal et deux cimetières du début du XIXe siècle. Le paysage est légèrement vallonné par endroits, avec une partie d’un ruisseau traversant une partie de l'arrondissement. La reconnaissance officielle a trait aux près de 41 hectares d’édifices et de paysages associés, situés dans les limites de l'arrondissement.

Valeur patrimoniale

Niagara-on-the-Lake a été désigné lieu historique national du Canada parce que : l’arrondissement renferme la plus intéressante collection de bâtiments datant de la période qui a suivi la guerre de 1812 au Canada, c’est-à-dire la période 1815-1859, en particulier des maisons conçues dans la tradition classique britannique ainsi que des bâtiments vernaculaires qui présentent des caractéristiques inspirées de cette tradition; ensemble, les bâtiments et les éléments de paysage, y compris la disposition des maisons à faible distance du bord des rues qui forment un quadrillage d’une superficie de quatre acres délimitant des îlots, évoquent le temps où Niagara-on-the-Lake était une ville coloniale loyaliste importante et prospère; les bâtiments que renferme l’arrondissement historique évoquent le mouvement de conservation du patrimoine au Canada, car, en effet, de nombreux citoyens ont pris l’initiative de faire réhabiliter, rénover et/ou restaurer ces bâtiments afin de mettre en évidence leur caractère patrimonial, montrant ainsi une exceptionnelle volonté de préserver le patrimoine de leur ville.

Niagara-on-the-Lake a été bâtie à l'origine en 1779 pour servir de dépôt d'approvisionnement des forces loyalistes de la Grande-Bretagne. À la fin du XVIIIe siècle, elle était devenue un important centre militaire et culturel, et elle a brièvement servi de capitale du Haut-Canada. Le plan quadrillé de la ville, élaboré en 1794, suivait le modèle des plans impériaux des nouvelles villes coloniales. Suite à la destruction de la ville par un incendie en 1813, les colons loyalistes l'ont entièrement rebâtie. Les rues ont conservé leur disposition, leurs proportions et leurs contours d'origine. De 1831 à 1859, la ville a continué à prospérer à titre de port d'expédition et de constructions navales. Les habitants ont donc alors bâti ou agrandi leurs maisons et les édifices commerciaux de la ville.

Les édifices à la conception classique construits entre 1815 et 1859 sont les plus répandus dans l'arrondissement. La plupart d'entre eux sont toujours à leur emplacement d'origine près de la rue, et leurs conceptions, leurs matériaux et leurs dimensions sont similaires. La majorité de ces édifices a été restauré et a retrouvé son aspect initial. La partie commerciale de la rue Queen, construite en grande partie entre 1813 et 1840, présente les caractéristiques familières des rues commerciales de cette époque. Elle se démarque des paysages urbains ultérieurs du XIXe siècle par ses façades individualisées et la différence marquée entre les édifices.

Les résidents de Niagara-on-the-Lake ont été parmi les premiers groupes de citoyens au Canada à militer en faveur de la restauration de leur patrimoine bâti. La Société historique de Niagara, créée par les résidents en 1896, a collectionné des objets et des documents associés à l'histoire locale, et a publié des histoires locales. À partir du milieu des années 1950, certains citoyens ont commencé à restaurer des propriétés privées pour leur rendre l'apparence qu'elles avaient au XIXe siècle et pour promouvoir la conservation. En 1962, ils ont formé la Fondation Niagara, un groupe local de pression et de collecte de fonds voué à la préservation des points d'intérêt de la ville. Niagara-on-the-Lake a été une des premières municipalités de l'Ontario à nommer un comité consultatif pour la conservation architecturale local chargé de prodiguer des conseils au sujet du patrimoine local. La ville a été désignée Arrondissement de conservation du patrimoine en 1986.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juillet 2003, avril 2004.

Éléments caractéristiques

Les éléments clés qui contribuent à la valeur patrimoniale des bâtiments construits entre 1815 et 1859 sont les suivants : leur emplacement à Niagara-on-the-Lake, en Ontario; leur implantation sur une faible pente montante de la rue Front, près de la rivière Niagara, à la rue Castlereagh, à environ quatre pâtés de maison au nord; le mélange des différentes vocations des bâtiments (résidentielle, commerciale, religieuse ou institutionnelle); les éléments de tradition classique britannique contribuant à l’harmonie des bâtiments, notamment leur taille uniforme, leur volume rectangulaire à un ou deux étages, la symétrie générale des façades à trois, quatre ou cinq ouvertures, les portes d’entrée centrées sur les façades et le lien entre les bâtiments construits près de la rue; les bâtiments de style palladien, néo-classique et vernaculaire aux caractéristiques classiques, comme les façades érigées sur un plan unique et l’ornementation limitée autour de l’entrée principale et des fenêtres du rez de chaussée; la variété restreinte des matériaux de construction utilisés dans le respect des méthodes de construction du début du XIXe siècle, notamment les bâtiments en bois bardés de planches à clins, parfois aussi de bardeau ou de vinyle; et ceux en brique ou revêtus de crépi; les deux principaux types de toits utilisés, à savoir celui à pignon, dont les deux versants sont inclinés vers l’avant et l’arrière du bâtiment et, dans certains cas, dont les cheminées à chaque extrémité sont liées au mur latéral, ainsi que le toit en croupe, percé par des cheminées sur sa surface; la position et la conception des ouvertures, dont les fenêtres à carreaux, à battants et à guillotine; les vues qu’offrent les bâtiments, notamment sur la rue Queen et sur d’autres rues résidentielles.

Les éléments clés liés à l’époque où Niagara-on-the-Lake était une ville loyaliste sont les suivants : son emplacement au nord de la rivière Niagara, près de la frontière du Canada et des États-Unis; son implantation sur un terrain en pente entre la rivière Niagara et le lac Ontario; la différence marquée entre les espaces public et privé; le plan d’aménagement rectiligne de l’arrondissement, qui comprend des pâtés de maison uniformes de quatre acres, de vastes rues (30 mètres dans le cas des deux principales rues commerciales et 20 mètres dans celui des autres rues résidentielles), des accotements instables et des rues bordées d’arbres; la concentration d’édifices commerciaux le long de la rue Queen qui se démarquent par leur conception, leurs matériaux et leur séparation physique de même que par leurs caractéristiques représentatives du style architectural des années antérieures à 1840, notamment leurs façades séparées; les éléments paysagers, notamment certaines parties du « One Mile Creek » qui apparaissent encore aujourd’hui dans plusieurs pâtés de maisons de l’arrondissement; les cimetières liés à l’église anglicane St. Mark’s, à l’église presbytérienne St. Andrew’s et à l’église catholique St. Vincent de Paul; le parc Simcoe pour ses dimensions équivalentes à un pâté de maison, son relief légèrement vallonné et ses espaces ouverts; les vues depuis l'arrondisssement historique sur la rivière Niagara au sud, et du lac Ontario vers le nord.

Les éléments clés liés au mouvement de conservation au Canada sont les suivants : les travaux de restauration qui ont été effectués pour redonner l’apparence et le caractère d’origine des bâtiments construits entre 1815 et 1859; les travaux de restauration qui respectent l’évolution des bâtiments au cours du XIXe siècle; les bâtiments érigés sur un terrain intercalaire qui s’harmonisent avec les premiers bâtiments de la ville de par leurs dimensions et leurs matériaux.