Lieu historique national du Canada Pointe-du-Buisson
Beauharnois, Québec
Adresse :
333, rue Émond, Beauharnois, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2005-11-28
Autre nom(s):
-
Pointe-du-Buisson
(Nom de la désignation)
-
Parc archéologique de la Pointe-du-Buisson
(Autre nom)
Numéro du rapport de recherche :
2004-060, 2004-004, 2004-026
Plaques
Inscription approuvée: Québec
Ce plateau est un endroit privilégié de portage et de campement pour les Peuples Autochtones depuis plus de 5 000 ans. Cet important lieu de collecte de nourriture, situé au pied de gros rapides du fleuve Saint-Laurent, grouille d’activités quotidiennes du printemps à l’automne. Les milliers d’ossements de poissons témoignent de l’importance de la pêche sur ce site, surtout à l’époque où l’endroit est fréquenté par de nombreux voyageurs, de 1 500 à 1 000 ans avant aujourd’hui. La richesse de ce site archéologique représente une source d’informations inestimable pour connaître l’histoire des Autochtones du nord-est de l’Amérique du Nord.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada Pointe-du-Buisson comprend plusieurs sites archéologiques dispersés sur un plateau boisé, le long du fleuve Saint-Laurent, à Beauharnois, 30 kilomètres au sud de Montréal. Le lieu, situé à une altitude moyenne de 34 mètres au-dessus du niveau de la mer, est découpé en trois parties inégales par deux ravins d’écoulement aux pentes abruptes. L’espace, incluant 15 sites archéologiques présente des vestiges archéologiques qui fournissent des renseignements importants sur la vie des Autochtones dans la région au cours des cinq derniers millénaires. La désignation s’applique aux vestiges archéologiques et au terrain de 21 hectares dans lequel ils ont été trouvés.
Valeur patrimoniale
Pointe-du-Buisson a été désignée lieu historique national du Canada en 2005. Ce lieu est reconnu pour les raisons suivantes : il recèle des trésors d'informations sur l'histoire des populations autochtones qui ont vécu dans le sud-ouest du Québec et emprunté le cours supérieur du Saint-Laurent dans leurs déplacements au cours des cinq derniers millénaires. Ce vaste complexe archéologique est un des rares sites de l'est du Canada qui présentent une séquence d'occupation aussi longue et une telle abondance d'objets façonnés ; il fournit des preuves de l'importance des ressources halieutiques pour la subsistance des groupes qui ont fréquenté ce site, en particulier au cours du Sylvicole moyen tardif, période de stabilité économique caractérisée par la pratique intensive de la pêche pendant cinq siècles (entre 1500 et 1000 avant le présent); il est devenu un point de référence incontournable pour quiconque fait des recherches dans le but de comprendre l'histoire des populations autochtones de cette région du Québec.
Située sur le rivage d’une voie de transport majeure, la pointe du Buisson est depuis longtemps un lieu de portage et d’établissements autochtones. La partie ouest renferme neuf sites archéologiques (Hector Trudel, Station 2, Station 3 avant, Station 3 arrière, Plateau-des-portageurs, Pascal Mercier, Camp McKenzie, Jane Ellice et Passerelle). Ce vaste secteur a été utilisé de façon continue depuis 5000 avant le présent (AP). La partie centrale contient trois sites (Station 4, Trois Buttes and Pointe-à-Jonathan) qui ont été occupés principalement durant le Sylvicole moyen tardif (1500-1000 AP). La partie est contient deux sites (Station 5 et André Napoléon Montpetit) qui fournissent une documentation exceptionnelle sur un épisode de l’occupation durant le Sylvicole inférieur (3000-2400 AP).
La valeur patrimoniale du lieu historique national Pointe-du-Buisson tient au fait qu’il est un témoin rare et exceptionnel d’une longue période de l’histoire ancienne des Autochtones. Sa valeur réside dans les sites qui s’y trouvent, dans leur emplacement et dans l’abondance des artefacts et des connaissances qu’ils recèlent.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, décembre 2004.
Éléments caractéristiques
Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons : l’intégralité des sites, individuellement et collectivement; son emplacement le long d’une voie de transport historique majeure, près d’une zone de portage, dans un endroit propice à l’installation d’un campement, à la pêche et à la chasse; l’emplacement du lieu, sur une pointe de terre surplombant de vastes rapides, entourée d’eau sur la plus grande partie de son périmètre; la présence de ravins profonds, aux hautes parois inclinées, et le vaste secteur plat bien drainé du plateau; la nature du sol : du grès de Potsdam recouvert d’un humus argileux légèrement acide; la forêt naturelle, composée majoritairement d’érables et de caryers, qui offre une couverture ouverte et hospitalière parsemée de troncs bien espacés; la présence sur place d’espèces végétales rares; la longue période couverte dans la partie principale du lieu, soit la partie ouest, et la diversité des artefacts mis au jour, notamment les vestiges des périodes suivantes : Archaïque laurentien (6000-4200 AP), Archaïque post-laurentien (4200-3000 AP), Lamoka (4200-3000 AP) et Susquehanna (3600-3000 AP), Sylvicole inférieur (3000-2400 AP), Sylvicole moyen ancien (2400-1500 AP), et Sylvicole moyen tardif (1500-1000 AP), Sylvicole supérieur (1000-500 AP), période historique (400 AP à aujourd’hui); la riche concentration d’artefacts du Sylvicole moyen tardif (1500-1000 AP) dans la partie centrale du lieu, notamment la céramique de la tradition « Melocheville »; la riche concentration d’artefacts du Sylvicole inférieur (3000-2400 AP) dans la partie est du lieu, notamment les tessons de céramique et les outils en pierre façonnés à partir de supports bifaciaux; l’association continue de tous les artefacts du site, et des connaissances acquises sur le lieu, ainsi que du lieu comme tel; les traces de niveaux plus élevés du fleuve, avant que le barrage hydroélectrique ne soit érigé.