Lieu historique national du Canada de l'Épave-du-RMS-Empress of Ireland
Pointe-au-Père, Québec
vue générale
(© Peter Waddell, Parks Canada, 2000)
Adresse :
Pointe-au-Père, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2009-04-20
Dates :
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1905 à 1906
(Construction)
-
1914 à 1914
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
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Henry George Kendall
(Personne)
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Fairfield Shipbuilding and Engineering
(Organisation)
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Canadian Pacific Steamship Lines
(Organisation)
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Dr Francis Elgar
(Architecte)
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Company of Govan, Glasgow
(Constructeur)
Autre nom(s):
-
Épave du RMS Empress of Ireland
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
2008-020, 2011-SDC/CED-004
Plaques
Plaque existante: Musée de la mer Pointe-au-Pere, Québec
Le naufrage de ce vaisseau majestueux, le 29 mai 1914, causa la mort de 1 012 personnes, représentant la plus grave tragédie maritime de l'histoire canadienne. Son épave, au large de Sainte-Luce, constitue l'exemple le plus complet au pays d'un paquebot océanique du début du XXe siècle et le seul vestige d'un tel navire ayant appartenu au Canadien Pacifique, cette compagnie exploitant le plus vaste réseau de transport et de communication au monde avant la Première Guerre mondiale. Comme des dizaines de milliers d'immigrants firent la traversée à bord de l'Empress of Ireland entre 1906 et 1914, leurs nombreux descendants demeurent historiquement attachés à ce symbole de leur enracinement au Canada.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada de l’Épave-du-RMS-Empress of Ireland se trouve sur le lit du fleuve Saint-Laurent, près de Rimouski, au Québec. Situé à 8.3 kilomètres des côtes, ce navire autrefois opulent repose sur son flanc droit, à 45 mètres de profondeur, dans un angle de 65 degrés. Exploité par le Chemin de fer Canadien Pacifique, cet imposant paquebot à vapeur des plus élégants fait naufrage en mai 1914, entraînant de nombreuses pertes de vie. La reconnaissance officielle vise le navire et la zone de dispersion des débris qui l’entoure.
Valeur patrimoniale
L'Épave du RMS Empress of Ireland a été désigné un lieu historique national du Canada en 2009 parce que : c'est, du point de vue de la structure, le paquebot du début du XXe siècle le plus remarquable et le plus complet qu'on puisse encore trouver au Canada et c'est aussi un exemple important sur le plan mondial d'un navire océanique d'époque ayant su s'imposer sur le prestigieux marché international du transport de voyageurs dans l'Atlantique Nord, marché que l'Empress of Ireland partageait avec un groupe assez restreint d'élégants navires allemands, britanniques et américains; c'est le seul élément marin du Canadien Pacifique à exister encore. Dans les années qui ont précédé la Grande Guerre, cette compagnie exploitait le réseau de transport et de communication le plus vaste au monde; ce réseau comprenait des cargos hors mer et des océaniques qui sillonnaient les Grands Lacs et les océans Pacifique et Atlantique, un des chemins de fer les plus longs au monde et un réseau télégraphique qui couvrait la moitié du globe; elle possède aussi un lien historique et affectif important avec les quelque 117 000 immigrants arrivés au Canada à bord de l'Empress of Ireland et le million de Canadiens à peu près qui peuvent faire remonter leurs racines canadiennes à ce navire; son naufrage tragique, qui a causé la mort de 1012 personnes, constitue la pire catastrophe maritime de toute l'histoire du Canada.
L’épave du RMS Empress of Ireland constitue un exemple rare et relativement intact d’un navire de ligne datant de « l’âge d’or » du transport de passagers dans l’Atlantique Nord, au début du XXe siècle. Navigant entre le Canada et le Royaume-Uni, le majestueux navire de ligne peut accueillir, en plus de sa cargaison principale, la Poste royale, 1 580 passagers répartis en trois classes. Le Royal Mail Steamer (RMS) Empress of Ireland et son navire frère l’Empress of Britain sont les premiers paquebots de ligne construits spécialement pour la Canadian Pacific Line, qui assure le transport international d’un nombre croissant d’émigrants européens en partance pour le Canada. À partir de mai et juin 1906, les deux grands navires Empress offrent un service hebdomadaire rapide et confortable au départ de Liverpool et deviennent des paquebots très prisés sur cette route. Bien qu’il ne soit pas le plus gros navire de ligne de l’Atlantique Nord ni le plus rapide, le RMS Empress of Ireland parvient tout de même à rivaliser avec les navires de croisière des autres pays. Ses installations de première classe sont presque aussi luxueuses que celles offertes par des paquebots tels que l’Olympia et le Titanic. L' aménagement pour passagers des deuxième et troisième classes de l’Empress répondent aux besoins des voyageurs qui veulent se déplacer rapidement et présentent l’avantage d’être abordables, pratiques et confortables. La carrière du RMS Empress of Ireland prend fin aux petites heures du matin le 29 mai 1914 lorsqu’il entre en collision avec le charbonnier norvégien SS Storstad. L’ancien brise glace enfonce le flanc droit du navire, qui commence alors à donner de la bande avant de disparaître sous l’eau, 14 minutes plus tard. Le naufrage du RMS Empress of Ireland coûte la vie à 1 012 des 1 477 passagers.
Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès verbal, juin 2008.
Éléments caractéristiques
Les principaux éléments qui contribuent à la valeur patrimoniale de ce lieu sont les suivants : son emplacement dans une fosse peu profonde sur le lit du fleuve Saint-Laurent près de Pointe-au-Père, à Rimouski; ses caractéristiques d'origine dont sa volumétrie, sa taille, ses proportions, les matériaux qui composent son recouvrement, la forme de sa coque ainsi que ses éléments intérieurs et extérieurs, qu’ils se trouvent toujours sur la coque ou à l’intérieur de celle-ci, ou qu’ils soient disséminés dans la zone de dispersion des débris, sur le lit fluvial, notamment : sa structure d’acier; sa quille, dont la structure est intacte, ainsi que sa coque endommagée d’une longueur de 170 mètres, son barrot de 20 mètres, son tirant d’eau de 8,23 mètres et son déplacement de 14 191 tonnes; les composantes qui subsistent de sa structure en détérioration, notamment sa coque endommagée et les vestiges de sa superstructure d’origine, qui comptait huit ponts; ses machines de propulsion à vapeur, chauffées au charbon, y compris les deux principales machines à mouvement alternatif à quadruple expansion de 9 250 chevaux (puissance sur l’arbre) et les systèmes de propulsion auxiliaires; ses éléments extérieurs subsistants, notamment les deux mâts, les deux cheminées, ainsi que les vestiges de la timonerie; son aménagement, ses caractéristiques et son fini intérieurs, typiques des navires de ligne du début du XXe siècle, notamment la salle des machines, la chaufferie, les postes d’équipage, les aménagements pour passagers et la cale à marchandises; son hélice en bronze subsistante et son gouvernail, situés sous la poupe; la zone de dispersion des débris correspondante.