Lieu historique national du Canada de l’Observatoire-David-Dunlap

Richmond Hill, Ontario
Dome du grand télescope, 1935, Grubb, Parsons & Co., Richmond Hill, ON. (© Parks Canada | Parcs Canada)
Dome du grand télescope
(© Parks Canada | Parcs Canada)
Adresse : 123, Hillsview Drive, Richmond Hill, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2019-07-26
Dates :
  • 1866 à 1953 (Construction)
  • 1935 à 1935 (Établissement)

Événement, Personne, Organisation :
  • Mathers & Haldenby  (Architecte)
  • Grubb, Parsons and Company  (Architecte)
Autre nom(s):
  • (l') Observatoire David Dunlap  (Nom de la désignation)
  • Observatoire Commémoratif David Dunlap  (Autre nom)
  • Grand dôme du télescope (pour l’observatoire)  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2018-21

Plaques


Inscription approuvée:  

Cet observatoire contribue à l’essor de l’astronomie scientifique au Canada. C. A. Chant, l’un des fondateurs de la discipline au pays, parraine sa construction pour l’Université de Toronto. Depuis son ouverture en 1935, des chercheurs et des membres du public étudient le ciel nocturne à partir de ce campus jadis isolé, où Thomas Bolton confirme l’existence des trous noirs (1972) et Helen Sawyer Hogg catalogue des amas d’étoiles. Le site comprend le bâtiment administratif de style Beaux-Arts et le grand dôme du télescope, qui combine des éléments modernes et néoclassiques et abrite ce qui était le deuxième plus grand télescope au monde.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de l’Observatoire David Dunlap est un regroupement de quatre bâtiments dispersés sur un campus de 40 hectares : l’observatoire, le bâtiment administratif, la maison Elms Lea (la résidence du directeur) ainsi que la station de radioastronomie et le champ d’antennes. L’observatoire se dresse sur une colline qui s’élève à environ 30 mètres au-dessus de la campagne environnante. Sa structure de poutres d’acier supporte un imposant dôme surmontant une base cylindrique de deux étages et protège un télescope à réflecteur de 1,87 m (74 po). Au sud de l’observatoire se trouve le bâtiment administratif de deux étages en grès de style Beaux-Arts, surmonté de trois dômes abritant des télescopes. À l’est, derrière ce bâtiment, se trouve la station de radioastronomie, un petit bâtiment d’un étage à ossature de bois. Elms Lea, une maison de ferme de deux étages, est située au sud-ouest du domaine; il s’agit de l’ancienne résidence du directeur. Le lieu historique comprend aussi un champ d’antennes, un lever topographique naturel, un terrassement, un aménagement paysager, des plantations et des plantations expérimentales d’arbres. La reconnaissance officielle s’applique aux limites des terrains de l’observatoire David Dunlap, désignés en vertu de la partie IV de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario par le règlement municipal de désignation 100-09 de la Ville de Richmond Hill, couvrant une superficie de 40 hectares.

Valeur patrimoniale

L’observatoire David Dunlap a été désigné lieu historique national du Canada en 2019. Il est reconnu pour les raisons suivantes :

• lorsqu’il a ouvert ses portes en 1935 dans un endroit alors isolé, il abritait le deuxième plus grand télescope au monde. Il a joué un rôle central dans l’établissement de l’astronomie comme discipline universitaire au Canada. Projet à long terme de C.A. Chant, «¿père de l’astronomie canadienne¿», l’observatoire a accueilli des générations d’astronomes de l’Université de Toronto, combinant des mandats d’enseignement, de recherche et d’accessibilité publique;
• Grâce à ses recherches à l’observatoire, l’astronome Thomas Bolton a réalisé une percée astronomique majeure lorsque ses recherches confirment l’existence des trous noirs en 1971;
• nommé à la mémoire de David Dunlap et financé par Jessie Donalda Dunlap, l’observatoire comprend deux bâtiments principaux : le grand dôme du télescope, superbe exemple bien préservé de la conception des observatoires du début au milieu du XXe siècle au Canada, qui combine avec succès des éléments modernes et néoclassiques, et l’élégant bâtiment administratif de style Beaux-arts, conçus par le cabinet Mathers & Haldenby. Ces constructions s’agencent avec les autres bâtiments érigés pour l’Université de Toronto.

Le dôme de l’observatoire abrite encore aujourd’hui le plus grand télescope optique du pays, ce qui en fait un lieu scientifique de grande importance. C. A. Chant, un pionnier de l’astronomie universitaire au Canada, en a soutenu la construction pendant plusieurs décennies, allant jusqu’à obtenir l’aide de Jessie Donalda Dunlap, l’une des seules femmes à avoir financé un projet scientifique et astronomique d’envergure au Canada. Sa contribution a transformé l’initiative, initialement plutôt modeste, en un projet beaucoup plus ambitieux. La construction de l’observatoire a fait du travail de recherche en astronomie au Canada, auparavant un champ de recherche limité avec peu de ressources, une source de fierté nationale. Auparavant, aucune université n’offrait de cours d’astronomie pratique, un problème réglé par Chant avec la construction de l’observatoire. L’Université de Toronto a ainsi pu offrir le premier diplôme d’études supérieures en astronomie au Canada, et ses étudiants ont profité du savoir des experts dans le domaine. Dans les dernières décennies, à titre d’établissement de l’Université de Toronto, l’observatoire a facilité les recherches publiques et soutenu l’enseignement de l’astronomie en accueillant plusieurs générations d’astronomes canadiens dans ses établissements de formation et de recherche de calibre mondial. En 2008, il a été vendu en raison de la pollution lumineuse causée par l’expansion de Toronto. Cependant, il est encore utilisé comme un lieu d’apprentissage communautaire.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, décembre 2018.

Éléments caractéristiques

Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons :
son emplacement sur une pointe de terre à Richmond Hill, en Ontario, à 30 mètres au-dessus de la campagne environnante, 240 mètres au-dessus du niveau de la mer et 19,31 kilomètres du campus principal St George de l’Université de Toronto; la vocation scientifique du site, qui transparaît dans l’important dôme de l’observatoire et les dômes secondaires du bâtiment administratif; l’emplacement du bâtiment administratif au bout d’une longue allée courbe permettant de faire demi-tour, et le sentier droit qui relie le bâtiment administratif à l’observatoire, situé 40 mètres plus loin; la structure en dôme de l’observatoire, inspirée du style classique, et le télescope à réflecteur de 1,87 mètre (74 po) qu’elle abrite, les panneaux de cuivre à joints plats, les volets rétractables surélevés du dôme, les volets à persiennes, les pilastres, les passerelles métalliques, les échelles et les escaliers qui entourent l’extérieur, la façade courbée ainsi que le hall d’entrée en saillie avec la porte à deux battants et l’imposte d’un bleu vif qui contraste avec le blanc du dôme et de la façade; les matériaux d’origine de l’observatoire qui subsistent toujours, comme le télescope, ainsi que les instruments scientifiques subsidiaires, le spectrographe, la chambre noire, l’horloge, l’équipement de polissage du miroir, les portes et escaliers peints en bleu et les environs; le style Beaux-Arts du bâtiment administratif qui se reflète dans la façade symétrique avec entrée centrale; la pierre de taille en grès avec des corniches en calcaires gris-argenté, le cordon, les pierres d’angles, les chambranles et les encadrements des fenêtres et des portes; le hall d’entrée commémoratif à double hauteur; l’important axe est-ouest du hall central, les deux ailes avec corridors; et les fenêtres cintrées et les hublots; les derniers matériaux intérieurs d’origine du bâtiment administratif, comme le compas décoratif incrusté dans le plancher de terrazzo, la plaque commémorative, les murs et les escaliers de marbre travertin, la rampe et ses ornements en fer forgé et les cordons à motifs grecs; les installations scientifiques encore en place du bâtiment administratif, comme la chambre noire, les laboratoires, les bureaux, les salles de conférence, la bibliothèque, l’atelier d’usinage ainsi que les coupoles abritant des télescopes, dont un fonctionnel; la station de radioastronomie d’un étage à ossature de bois; la maison de ferme Elms Lea en brique rouge; les éléments paysagers du campus, notamment le champ d’antennes; le couvert arboré de l’avenue Bayview; les plantations entourant le bâtiment administratif et la rangée d’arbres à l’avant; la forme elliptique de l’allée, dont le pavage rappelle la deuxième loi de Kepler sur le mouvement des planètes; le chemin pavé droit qui mène à l’entrée de l’observatoire; et le cadran solaire.