Lieu historique national du Canada du Village-Historique-de-Val-Jalbert
Chambord, Québec
Rue Saint-Georges
(© Parcs Canada | Parks Canada)
Adresse :
95, rue Saint-Georges, Chambord, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2019-07-26
Dates :
-
1901 à 1927
(Construction)
-
1901 à 1903
(Établissement)
Événement, Personne, Organisation :
-
Ludger Cimon
(Architecte)
-
Alfred Lamontagne
(Architecte)
Autre nom(s):
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(le) Village Historique de Val-Jalbert
(Nom de la désignation)
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Ouiatchouan
(Autre nom)
-
Ouiatchouan Falls
(Autre nom)
-
Village-fantôme de Val-Jalbert
(Autre nom)
Numéro du rapport de recherche :
2018-23
Plaques
Plaque existante: Chambord, Québec
L’implantation d’une pulperie par l’industriel Damase Jalbert en 1901 mène à la création du village aux abords de la rivière Ouiatchouan (« endroit où l’on passe souvent » en ilnu). Bel exemple de village de compagnie construit pour conserver sa main-d’œuvre, Val-Jalbert se distingue par la diversité de ses maisons et par un large éventail d’édifices institutionnels et commerciaux pour un ensemble industriel de l’époque. La fermeture de l’usine en 1927 cause l’abandon progressif du village. La conservation et la mise en valeur de ce site à partir des années 1960 s’inscrivent dans un mouvement de sauvegarde du patrimoine bâti au pays.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada Village-Historique-de-Val-Jalbert est un arrondissement d’une superficie d’environ 1,88 km2 localisé à mi-chemin entre la municipalité de Chambord et la ville de Roberval dans la Municipalité régionale de comté (MRC) du Domaine-du-Roy, au sud-ouest du lac Saint-Jean, au Québec. Il comprend un ensemble de plus de 90 bâtiments, dont une usine de pâte à papier, des édifices institutionnels et commerciaux, des habitations, des installations touristiques ainsi que de nombreux vestiges. La reconnaissance officielle inclut les limites du village historique de Val-Jalbert telles qu’elles ont été désignées en 1996 en vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec. Certains éléments discordants ont été retranchés, notamment le centre d’accueil et le garage adjacent, de construction assez récente, ainsi que le terrain de camping situé près de l’entrée du site.
Valeur patrimoniale
Le village historique de Val-Jalbert a été désigné lieu historique national du Canada en 2019. Ce lieu est désigné pour les raisons suivantes : créé en 1901 autour d’une usine de production de pâtes de bois et déserté depuis 1927, le village de Val-Jalbert constitue un bel exemple de ville de compagnie associée à l’industrie des pâtes et papiers du début du XXe siècle, laquelle se distingue par son authenticité et par l’intégrité de son environnement bâti; conçu par phases successives selon un plan d’urbanisme rigoureux qui en guide sa croissance, le village de Val-Jalbert se caractérise par la présence de deux secteurs distincts, la haute et la basse-ville, par un ensemble unique d’équipements industriels, d’édifices institutionnels et commerciaux et par quatre types de maisons d’ouvriers faites entièrement de bois réparties sur une demi-douzaine de rues; la conservation et la mise en valeur de ce «¿village fantôme¿» comme musée en plein air à partir du début des années 1960 en font un exemple particulièrement éloquent de l’intérêt grandissant pour la sauvegarde du patrimoine bâti qui a lieu au pays à partir de la seconde moitié du XXe siècle.
Dès 1898, l’entrepreneur forestier Damase Jalbert entreprend le projet de construire et d’exploiter une pulperie sur la rivière Ouiatchouan. La construction de l’usine inaugurée en 1902, et l’aménagement d’une première zone d’habitations dans le village se font simultanément. La topographie naturelle du site comprend la rivière Ouiatchouan et ses chutes, le canyon de la rivière, des boisés ainsi qu'un réseau de rues et de sentiers. Quatre différents types de maisons ouvrières sont érigées au sein de deux principaux secteurs d’habitations, nommés la basse et la haute-ville. Dès 1924, la crise qui prévaut dans le marché de la pâte de bois conduit à la mise à pied des ouvriers qui chercheront du travail dans les localités avoisinantes. L’usine de Val-Jalbert ferme officiellement ses portes le 13 août 1927 en raison de difficultés financières. En août 1949, le gouvernement du Québec se porte acquéreur des installations de Val-Jalbert, mais ce n’est qu’à partir de 1960 que le site est ouvert aux visiteurs. En grande partie intact, le site conserve son organisation spatiale d’origine. Une trentaine de maisons sont restaurées au fil des ans, comme d’autres bâtiments majeurs qui occupent aujourd’hui diverses fonctions pour les visiteurs. Il s’agit notamment de l’usine, du magasin général, de la boucherie, du couvent et d’une maison d’hébergement. Une dizaine d’autres maisons ont été intentionnellement laissées en ruines.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, décembre 2018.
Éléments caractéristiques
Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons :
sa localisation à Chambord, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, au Québec; son emplacement en bordure de la rivière Ouiatchouan et à proximité de la chute Maligne; plusieurs éléments naturels structurant l’espace, dont la rivière Ouiatchouan et ses deux chutes, le canyon de la rivière, les espaces boisés, le réseau de routes et de sentiers et la topographie caractérisée par une dénivellation importante au niveau de la chute; la présence du tracé d’origine au sein des deux principaux secteurs bâtis, soit la basse et la haute-ville; un ensemble composé de 94 bâtiments, dont une usine de pâte à papier, des édifices institutionnels et commerciaux, des habitations, des installations touristiques, notamment l’usine (lieu d’interprétation et de restauration), le magasin général (boutique souvenirs et lieu de rassemblement pour l’animation théâtrale), l’ancienne boucherie, le couvent-école (animation, interprétation et expositions) et une maison d’hébergement; plusieurs exemples qui existent toujours des quatre types de maisons d’origine, à savoir les types I, II, III et IV, construits entre 1901 et 1924; plusieurs fondations envahies par la végétation pour évoquer les constructions disparues (25 maisons et sept autres bâtiments, à savoir le moulin à farine, la scierie, la salle des écorceurs, l’atelier de réparation, l’abattoir, le presbytère et l’église); L’utilisation du bois comme matériau de construction et de recouvrement pour l’ensemble des bâtiments de Val-Jalbert, ce qui crée une unité stylistique; L’utilisation de la pierre pour le complexe de la pulperie.