Lieu historique national du Canada du Chantier-Maritime-de-Saint-Joseph-de-la-Rive
Saint-Joseph-de-la-Rive, Québec
Plaque en place
(© Parks Canada | Parcs Canada)
Adresse :
305, rue de l’Église, Saint-Joseph-de-la-Rive, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
1997-09-22
Dates :
-
1946 à 1957
(Construction)
-
1946 à 1972
(Significative)
Autre nom(s):
-
Chantier Maritime de Saint-Joseph-de-la-Rive
(Nom de la désignation)
-
Le Musée maritime de Charlevoix
(Autre nom)
Numéro du rapport de recherche :
1996-060
Plaques
Plaque existante: Saint-Joseph-de-la-Rive, Québec
Ce chantier maritime, aménagé en 1946, est l'un des rares survivants de son époque à avoir conservé des équipements qui témoignent des activités de réparation et d'hivernage reliées au cabotage artisanal sur le fleuve. Il a été érigé sur le principal site de construction de goélettes parmi plus de 150 emplacements du genre répertoriés au Québec, depuis le début de la colonie jusqu'à la fin des années 1960. D'abord à voiles puis à moteur, ces navires en bois, destinés au cabotage sur le fleuve, ont joué un rôle majeur dans l'économie de nombreuses localités riveraines du Saint-Laurent.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada du Chantier-Maritime-de-Saint-Joseph-de-la-Rive surplombe le fleuve Saint-Laurent dans le village de Saint-Joseph-de-la-Rive, Québec. Établi parallèlement à la limite des eaux, au pied d’une colline abrupte, ce petit chantier est dominé par un moulin à scie et un atelier abritant les treuils. Ce lieu de forme triangulaire et nivelé est bordé par des arbres et par la rivière Boudreault qui se jette dans le Saint-Laurent à cet endroit. La désignation officielle couvre le chantier, les surfaces et les bâtiments associés, ainsi que d’autres éléments de chantier comprenant un brise-lames, une cale sèche, un quai à rampe ou glissoire.
Valeur patrimoniale
Le chantier naval de Saint-Joseph-de-la-Rive a été désigné lieu historique national du Canada parce que : parmi le nombre élevé (plus de 150) de chantiers ayant existé au Québec du début du Régime français jusqu’à la fin des années 1960 celui de Saint-Joseph-de-la-Rive a été le plus gros constructeur de goélettes embarcations en bois, habituellement à fond plat, qui servaient essentiellement au cabotage sur le fleuve Saint-Laurent et qui ont joué un rôle de premier plan dans le développement de nombreuses localités construites tout entière sur les rives du Saint-Laurent, influant ainsi sur l'économie tout entière de la province de Québec; le chantier de Saint-Joseph-de-la-Rive compte parmi les rares chantiers québécois de son époque qui ont conservé des ressources in situ ayant servi à la construction de goélettes.
Fondé en 1946, le chantier naval de Saint-Joseph-de-la-Rive, une des rares installations encore existantes de cette époque, conserve l’équipement utilisé pour les activités de réparation et d’hivernage de navires côtiers de faible tonnage le long du fleuve Saint-Laurent. Représentatif des nombreux chantiers navals qui prospéraient au Québec, il fut le principal lieu de construction de goélettes. D’abord gréés de voiles et plus tard motorisés, ces navires de bois, conçus pour la navigation fluviale, ont joué un rôle crucial dans la navigation côtière du fleuve Saint-Laurent et le développement économique de plusieurs communautés le long de ses rivages. Avec seulement une population de 250 habitants en 1931, Saint-Joesph-de-la-Rive, autrefois connu sous le nom d’Éboulement-en-bas, était un emplacement attrayant pour un chantier naval dû à sa légère descente dans le fleuve Saint-Laurent et ses bornes fortement couvertes de forêts, qui ont protégé la zone des vents violents.
N’étant plus opérationnel, le chantier naval de Saint-Joseph-de-la-Rive qui autrefois fonctionnait toute l’année pendant la plus grande partie des activités de réparation et d’entretien qui avait lieu durant les mois d’hiver. Le chantier était le moteur de l’économie de Saint-Joseph-de-la-Rive et en tant que principal producteur de goélettes au Québec, il a contribué considérablement à l’économie de l’ensemble de la province. La disparition graduelle des goélettes, la concurrence des autres moyens de transport et le coût prohibitif d’installations d’infrastructures supplémentaires capables de supporter de plus grands navires faits d’acier ont mené à la décision de fermer le chantier en 1972. Le chantier et ses équipements sont demeurés presque inchangés et en 1986, le chantier est devenu un musée régional et un centre d’interprétation connu sous le nom du Musée maritime de Charlevoix.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, novembre 1996.
Éléments caractéristiques
Les éléments principaux qui contribuent au caractère patrimonial du lieu incluent : l’emplacement riverain sur 229 mètres de sol nivelé parallèle au fleuve à l’intérieur du village de Saint-Joseph-de-la-Rive; la situation au pied d’une colline abrupte surplombant le fleuve Saint-Laurent; le plan fonctionnel et la nature ouverte du chantier capable de recevoir 30 goélettes; le moulin à scie, l’atelier et l’intégrité du reste des mécanismes d’exploitation et des équipements, incluant le brise-lames, la descente, les tins, le quai, le treuil et la cale sèche; le ber à roulement construit de lourdes poutres de bois renforcées d’acier, monté sur des roues d’acier, placé sur des rails posées à leur tour sur les fondations de béton qui supportent les navires lorsqu’ils sont retirés de l’eau; les treuils mécaniques mus au diesel qui tirent le ber à l’aide de câbles métalliques, et les freins qui permettent d’abaisser progressivement le navire sur la rampe lors de la remise à l’eau; l’intégrité des éléments caractéristiques, des artefacts et des vestiges archéologiques à leur emplacement d’origine et à l’intérieur du lieu; sa relation physique continue avec le navire St-André, un des dernières goélettes de bois construites au Québec; les paysages du chantier apparaissant le long de la rive et de l’autre côté du fleuve.