Lieu historique national du Canada de l'Ancien-Édifice-de-la-Douane-de-Montréal

Montréal, Québec
Vue générale montrant une façade de l'ancien édifice de la douane de Montréal, 1997. (© Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, N. Clerk, 1997.)
Façade
(© Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, N. Clerk, 1997.)
Adresse : 150, Rue Saint-Paul Ouest, Montréal, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1998-03-12
Dates :
  • 1836 à 1838 (Construction)
  • 1838 à 1871 (Significative)
  • 1881 à 1882 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • John Ostell  (Architecte)
  • Alphonse Raza  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Ancien édifice de la douane de Montréal  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : 1997-47

Plaques


Plaque existante: Sur le mur en face de Place Royale, au coin de la rue Place Royale 150, rue Saint-Paul Ouest, Montréal, Québec

Construite entre 1836 et 1838, l'ancienne douane est l'œuvre de John Ostell, l'un des plus importants architectes de ces années à Montréal. L'édifice de style palladien se distingue par son élégante façade ornée de pilastres et d'un large fronton. Situé face au fleuve, sur la vieille place du Marché, il soulignait l'essor commercial de Montréal et le nouveau rôle de la métropole. Le bâtiment abrita le service des douanes jusqu'en 1871 et conserva son harmonieuse apparence d'origine après d'importants travaux d'agrandissement en 1881-1882.

Description du lieu patrimonial

Construit au début du XIXe siècle, l’ancien édifice de la douane de Montréal est un élégant bâtiment en pierre de deux étages de style néo-palladien. Situé dans le port du Vieux-Montréal, face au fleuve Saint-Laurent, il est entouré de bureaux, de boutiques et de restaurants. Depuis 1992, l’édifice de la douane fait partie de la Pointe-à-Callière, le Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, et est relié par des passages souterrains à d’autres bâtiments de l’ensemble muséal. La désignation officielle s’applique au bâtiment d’origine sur son lot.

Valeur patrimoniale

L’ancien édifice de la douane de Montréal a été désigné lieu historique national en 1997 pour les raisons suivantes : c’est un exemple remarquable d’un bâtiment de style néo-palladien au Canada dessiné par John Ostell, un des plus importants architectes de Montréal à l’époque; la construction de l’édifice de la douane a marqué la fin de la prépondérance du port de Québec sur celui de Montréal; le bâtiment témoigne de l’importance et de l’autonomie croissante de la ville dans les premières décennies du XIXe siècle.

L’ancien édifice de la douane est un magnifique bâtiment de style néo-palladien aux façades élégantes, aux proportions harmonieuses et aux détails architecturaux équilibrés. C’est un des derniers bâtiments publics construits au Canada dans le style néo-palladien, un style inspiré de l’architecture domestique anglaise, très populaire au pays entre 1800 et 1820. Malgré les travaux d’agrandissement de 1881-1882, qui ont comporté la reconstruction de la façade sud et l’ajout de portes et de fenêtres sur les élévations latérales, l’extérieur de l’édifice de la douane a conservé son apparence d’origine.

L’ancien édifice de la douane de Montréal est le premier bâtiment dessiné par John Ostell, l’architecte le plus en vue de Montréal à l’époque, qui avait reçu sa formation en Grande-Bretagne. Après l’ancien édifice de la douane, John Ostell a conçu vingt-cinq des bâtiments les plus prestigieux de la ville en autant d’années, puisant dans divers styles. L’agrandissement de 1881-1882 est l’oeuvre de Alphonse Raza.

La construction de l’ancien édifice de la douane en 1836-1838 marque une étape importante de l’évolution du port de Montréal, qui se voit ainsi doté de son propre service des douanes. Jusqu’en 1828, les droits de douane étaient perçus dans la ville de Québec, le principal port d’entrée du Haut et du Bas Canada. Au début du XIXe siècle, la construction du canal de Lachine, l’amélioration des transports maritimes entre Québec et Montréal, la diversification de l’économie de Montréal et l’essor du commerce avec l’Europe ont entraîné le développement accéléré du port de Montréal. L’augmentation considérable de l’activité portuaire justifiait la perception des droits de douane à Montréal dès 1828. L’édifice de la douane a été construit peu après cette date, témoin de la nouvelle importance du port de Montréal qui devient rapidement le principal point de transbordement des marchandises en provenance et à destination des Grands Lacs au Canada. Le port est aussi le lieu d’où partent les matières premières destinées à l’Europe; il conservera ce rôle jusqu’à l’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959. Le bâtiment a servi de douane pour Montréal de 1838 à 1871.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbaux, novembre 1997.

Éléments caractéristiques

Les principaux éléments associés à la valeur patrimoniale de l’ancien édifice de la douane de Montréal sont les suivants :
l’interprétation savante du style néo-palladien, manifestée par le volume rectangulaire compact, la composition symétrique formelle des deux façades principales avec la baie centrale à fronton flanquée des ailes latérales et les détails extérieurs d’inspiration classique dont les fenêtres cintrées et palladiennes, les pilastres toscans, les chaînes d’angle, la figure en bas-relief d’Albion (représentant la Grande-Bretagne) ornant le fronton, quatre pilastres toscans se prolongeant jusqu’au fronton de la baie centrale, les deux ailes latérales coupées horizontalement par un cordon et les façades en pierre de taille pâle; les vestiges de la disposition d’origine et du décor intérieur des grands espaces publics; son lien à la Place-Royale avec son implantation légèrement en retrait par rapport à la rue et son orientation par rapport au port et au fleuve.