Lieu historique national du Canada Okak

Okak, Terre-Neuve-et-Labrador
Vue d'Okak, montrant son emplacement dans des paysages divers, 2005. © Jim Molnar, Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2005
Vue en générale
© Jim Molnar, Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2005
Vue d'Okak, montrant des vestiges de promenades, 2005 © Jim Molnar, Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2005Vue d'Okak, montrant son emplacement dans des paysages divers, 2005. © Jim Molnar, Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2005
Adresse : Okak, Terre-Neuve-et-Labrador

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1978-06-19

Événement, Personne, Organisation :
  • Indiens de la tradition archaïque maritime (5550 à 1550 av. J. C.)  (groupe des personnes)
  • Prédorsétiens (1850 à 250 av. J. C.)  (groupe des personnes)
  • Indiens de la période intermédiaire (1850 à 250 av. J. C.)  (groupe des personnes)
  • Dorsétiens (550 avant J.C. à 1450 apr. J. C.)  (groupe des personnes)
  • Inuits du Labrador (1200 apr. J. C. à aujourd’hui)  (groupe des personnes)
Autre nom(s):
  • Okak  (Nom de la désignation)
  • Okkak  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 1970-035, 1978-SUA, 2007-CED/SDC-020

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada Okak regroupe plus de 60 sites archéologiques datant de 5550 av. J.-C. à aujourd’hui, situés dans la baie Okak, sur la côte nord du Labrador. Ces sites sont répartis dans trois grands types de paysages, soit la zone continentale boisée, qui entoure la baie Okak et s’étend au sud de la ligne forestière, les îles intérieures partiellement boisées, avec leurs peuplements d’épinettes et leurs parcelles de broussailles, ainsi que les îles extérieures vers l’océan, caractérisées par la roche nue et la végétation toundra. Ces sites sont en général près du rivage, sur des terrasses côtières surélevées où se trouvent, en surface et sous terre, divers objets de la culture matérielle. Sur les collines couvertes de toundra, à travers la végétation, on peut apercevoir les fondations des bâtiments, les promenades et le quai de la mission d’Okak, située sur l’île Okak. La reconnaissance officielle s’applique aux 17 polygones irréguliers qui abritent le site de la mission morave ainsi que 31 sites archéologiques, tel qu’ils existaient au moment de la désignation en 1978.

Valeur patrimoniale

Okak a été désigné lieu historique national du Canada en 1978 parce que : l'endroit comporte une série de sites archéologiques qui témoignent d'une longue période d'occupation autochtone, depuis les peuples de l'archaïque maritime (dont le début remonte à environ 6000 ans) jusqu'aux actuels Inuits du Labrador; c'est aussi l'emplacement de la deuxième mission morave à avoir vu le jour au Labrador; cette mission, fondée en 1776, a été abandonnée en 1919, après que l'épidémie de grippe espagnole a décimé la population.

Les vestiges archéologiques identifiés à Okak couvrent plus de 6 000 ans d’histoire et témoignent de la présence des Indiens de la culture archaïque maritime (5550 à 1550 av. J. C.), des Prédorsetiens (1850 à 250 av. J. C.), des Indiens de la période intermédiaire (1550 à 250 av. J. C.), des Dorsétiens (550 av. J. C. à 1450 apr. J. C.) et des Inuits du Labrador (de 1200 apr. J. C. à aujourd’hui). Sur de nombreux sites, les vestiges datent de différentes époques et démontrent que les lieux ont été occupés pendant plus d’une période culturelle. Dans un même endroit, on peut notamment trouver des villages de maisons de tourbes et des habitations dispersées. Les objets de la culture matérielle, essentiellement des outils et des éclats de pierre, révèlent des changements dans la forme des outils, dans les techniques de fabrication, dans les matières premières utilisées au fil des diverses périodes culturelles. Les plus anciens objets de fouille datent de la période archaïque maritime et ont été identifiés sur l’île Cut Throat.

En 1776, les moraviens aménagent un site de mission dans le nord du Labrador et construisent un port sur l’île Okak. Il s’agit de la deuxième mission morave la plus fructueuse de la côte du Labrador après celle de Nain, fondée en 1771, à 400 kilomètres au sud. La mission d’Okak est préfabriquée à Nain avant d’être transportée plus au nord, en même temps qu’un magasin et une boulangerie. Les Inuits bâtissent également des maisons à ce même endroit et les relocalisent graduellement près de la mission. Toutefois, la modification des habitudes de chasse et l’épidémie de grippe espagnole des années 1918 et 1919 ont raison de la population d’Okak; la mission est abandonnée en 1919.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juin 1978, juillet 2007.

Éléments caractéristiques

Voici les principaux éléments qui contribuent à la valeur patrimoniale du lieu : son emplacement, au large de la côte nord du Labrador, au dessus et en dessous de la limite forestière; sa situation dans des paysages divers (aires arborées et partiellement arborées, toundra, collines de roche nue, basses terres des rivières et aires sous marines); les paysages des sites et du milieu environnant; les vues à partir des diverses composantes du site et vice versa.

L'intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent ou qui n'ont pas encore été identifiés, mais qui pourraient l'être à leur emplacement et dans leur état d'origine : les vestiges de l’occupation archaïque maritime, incluant des matières premières diverses, des foyers, des cercles de tentes, des pointes pédonculées, des pointes de pierre éclatées, des fragments d’ardoise celte et des manches de baïonnette en ardoise polie; les vestiges de la période prédorsétienne, incluant des outils taillés dans un silex à grain fin, des burins bruts, des grattoirs à taillant latéral, des herminettes ébréchées et polies. En plus, les sites incluent de petites pointes lancéolées triangulaires, pédonculées et finement taillées, des cercles de tentes, des éclats de burin, des bifaces rectilignes et foliacés, des lamelles et objets de la culture matérielle; les vestiges de la période dorsétienne, incluant des maisons d’hiver dont certaines présentent une entrée clairement délimitée et un couloir central partiellement pavé avec un foyer, des pointes triangulaires à extrémité cannelée, des gros bifaces ovoïdes et encochés, des bifaces équarris en ardoise silicifiée, des racloirs triangulaires, des lamelles, des outils spatulés en ardoise polie, des récipients rectangulaires en stéatite, des caches de fragments de quartz, des fragments de schiste poli, des gravoirs pédonculés polis et ébréchés, des vestiges faunistiques de phoque et de morses, et de petites pointes de pierre éclatées, lancéolées et pédonculées; les vestiges de la fin de la période Dorsétien-récent, incluant des éléments de l’intérieur et de l’extérieur des maisons d’hiver avec couloirs centraux, foyers et aire de couchage, des pointes triangulaires, des pièces bifaciales encochées, symmétrique et pédonculé, des couteaux de pierre éclatées, encochés et symétriques et pédonculé, des couteaux à tranchant transversal, des racloirs, des gravoirs en néphrite et en silex polis, divers récipients ronds et ovales en stéatite; les vestiges de l’occupation par les Inuits du Labrador, incluant des habitations d’hiver en tourbe, des cercles de tentes et des vestiges culturels; les vestiges de la mission d’Okak, incluant des fondations de bâtiments, des vestiges de promenades, des vestiges de quais et des vestiges culturels, y compris dans les zones intertidales et sous marines.