Lieu historique national du Canada de l'Hôtel-de-Ville-de-St. Thomas

St. Thomas, Ontario
Vue en angle du lieu historique national du Canada de l'Hôtel-de-Ville-de-St. Thomas, montrant les façades principales, 1991. (© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1991.)
Vue en angle
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1991.)
Adresse : 545, rue Talbot, St. Thomas, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1984-11-23
Dates :
  • 1898 à 1899 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Neil Darrach  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Hôtel de ville de St. Thomas  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : Town Hall Study - 1984

Plaques


Plaque existante:  545, rue Talbot, St. Thomas, Ontario

Les hôtels de ville manifestent l'urbanisation du Canada rural du XIXe siècle et la croissance des administrations municipales. Construit en 1898-1899 sur un emplacement privilégié, cet édifice offre un bon exemple de l'architecture civique de la fin de la période victorienne. Incorporée en 1881, la ville de St. Thomas lança un concours architectural pour choisir le symbole de son avenir. Le projet retenu, celui de Neil Darrach, se caractérise par des blocs massifs de pierre rugueuse, un extérieur ouvragé, une tour imposante, et un intérieur aux riches détails demeuré en grand partie intact.

Description du lieu patrimonial

L'hôtel de ville de St. Thomas est un édifice raffiné en pierre, de deux étages et demi, orné d'une tour d'horloge proéminente. Ce bâtiment de style romanesque à la Richardson a été bâti à la fin du XIXe siècle. Il est situé bien en évidence sur la rue principale de St. Thomas, au centre-ville, avec une généreuse marge de recul. La reconnaissance officielle concerne l'édifice sur sa propriété légale.

Valeur patrimoniale

L'hôtel de ville de St.Thomas a été désigné lieu historique national du Canada en 1984 car : il illustre l'émergence des zones urbaines dans le Canada du XIXe siècle, qui était principalement rural et agricole; il concrétise la croissance des gouvernements municipaux; et c'est un très bel exemple d'édifice municipal de la fin de l'époque victorienne, bâti dans un site impressionnant, et c'est un des rares hôtels de ville de style romanesque à la Richardson relativement intacts qui subsistent au Canada.

L'hôtel de ville de St.Thomas illustre bien les grands hôtels de ville, exclusivement voués à l'administration municipale qui ont fait leur apparition au Canada dans les années 1880 et 1890. La construction d'un tel édifice reflétait l'énorme croissance qu'avait connue la ville dans le dernier quart du XIXe siècle, principalement à cause de l'amélioration de sa desserte ferroviaire. Le bâtiment a été principalement conçu pour accueillir les services administratifs municipaux. Ses dimensions monumentales et son emplacement bien en vue symbolisaient à la fois l'augmentation de la taille du gouvernement municipal, ainsi que la fierté et l'ambition de la communauté. La foi de la ville en ses progrès futurs était typique des communautés dont la prospérité provenait des installations ferroviaires.

L'aspect extérieur et les aménagements intérieurs de l'hôtel de ville de St. Thomas sont typiques des grands hôtels de ville administratifs bâtis dans les villes moyennes à la fin du XIXe siècle. À la fin du siècle, les hôtels de ville urbains étaient passés d'édifices à vocations multiples à des bâtiments de grandes dimensions consacrés uniquement aux services administratifs et législatifs du gouvernement municipal. La construction d'édifices à vocation unique et de grandes dimensions traduisait à la fois la croissance des zones urbaines et l'expansion des services locaux fournis par le gouvernement municipal.

Plusieurs édifices publics construits au Canada, dans les années 1880 et 1890, ont été bâtis dans le style romanesque à la Richardson. L'hôtel de ville de St. Thomas, conçu par l'architecte local Neil Darrach, est un exemple sobre de ce style, comme l'attestent ses grandes dimensions et son aspect massif, sa pierre rustiquée, sa tour d'horloge proéminente, ses toits polygonaux très pentus, et ses ouvertures en plein cintre. Par ailleurs, l’intérieur ouvragé avec la chambre du conseil en voûte, haute de deux étages, cadre avec le style de l'extérieur.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, novembre 1984.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments liés à la valeur patrimoniale de l'hôtel de ville de St. Thomas, notons : ses dimensions monumentales; ses caractéristiques typiques des grands édifices administratifs de la fin du XIXe siècle, y compris son style romanesque à la Richardson, sa tour d'horloge proéminente, sa division en quadrants, et les détails intérieurs ouvragés; ses caractéristiques associées au style romanesque à la Richardson, y compris le grès grossièrement taillé des fondations et des entrées, les entrées saillantes en arche, les fenêtres en plein cintre en arcade, les lignes de toiture très pentues, et les ornements en pierre sculptée très ouvragés; la division de l'édifice en quadrants, qui se traduit à l'extérieur par les pavillons d'angle saillants au toit en croupe, et à l'intérieur par des corridors entrecroisés; la tour d'horloge proéminente, décentrée, surmontée d'une flèche; les entrées en saillie des deux façades donnant sur la rue, chacune ornée d'ouvertures en plein cintre, de balcons décorés et d'ornements sculptés ouvragés; le regroupement en arcade des fenêtres en plein cintre du deuxième étage et de la tour, et les ouvertures plates du rez-de-chaussée, jointes par des pilastres; les ornements extérieurs qui accentuent les divisions verticales et horizontales de l'édifice, y compris les pilastres sur deux étages, une audacieuse corniche à modillons au niveau de la ligne de toiture, et des assises de ceinture en grès et en terre cuite; ses ornements ouvragés de grandes dimensions en pierre sculptée, y compris les tourelles d'angle, les pignons à fronton, les motifs à feuillage des deux entrées côté rue, et un panneau de la tour portant le nom de l'édifice et sa date de construction; les matériaux d'excellente qualité, y compris les murs en brique, la fondation en grès, les ornements de pierre et de terre cuite, et le toit d'ardoise; les vestiges de la disposition intérieure d'origine, y compris la division de chaque étage en quadrants grâce à des corridors entrecroisés, et la répartition des pièces dans ces quadrants; les vestiges de la chambre du conseil d'origine, y compris son plafond voûté de grandes dimensions et la tribune des visiteurs du troisième étage; les finitions et ornements intérieurs d'origine préservés de la chambre du conseil, des corridors et des zones administratives, qui subsistent dans certains cas sous les finitions modernes, et notamment les panneaux et lambris en chêne, les plafonds décorés en plâtre, les gravures ouvragées en bois et en plâtre, les garnitures décorées des fenêtres et des portes, les portes vitrées et lambrissées, les plinthes, et les rampes en bois; les panneaux en verrerie d'art des puits de lumière, situés à l'origine dans la chambre du conseil et dans l'entrée de la tribune du troisième étage; les ornements du salon de lecture, et notamment une colonne en fer au chapiteau cannelé qui soutient une poutre chanfreinée massive; ses liens avec son site, y compris son emplacement bien en vue sur un lotissement d'angle; les perspectives sur l'édifice depuis le centre-ville, et notamment sur sa proéminente tour d'horloge.