Lieu historique national du Canada St. Roch

Vancouver, Colombie-Britannique
Vue générale du St. Roch, 1982. (© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1982.)
Vue générale
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1982.)
Adresse : 1905, avenue Ogden, Vancouver, Colombie-Britannique

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1962-05-15
Dates :
  • 1928 à 1928 (Construction)
  • 1928 à 1950 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Henry Larsen  (Personne)
  • Charles Druguid (concepteur)  (Personne)
  • Thomas Halliday (concepteur)  (Personne)
  • Burrard Shipbuilding & Dry Dock Company of North Vancouver  (Constructeur)
Autre nom(s):
  • St. Roch  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : 1968-033

Plaques


Plaque existante: Musée des maritime, au bas de rue cypress 1905, avenue Ogden, Vancouver, Colombie-Britannique

Le St-Roch fut construit en 1928 par la Burrard Dry Dock Company de Vancouver pour servir à la Gendarmerie royale du Canada de bateau- patrouille et de bateau-transport dans l'Arctique. Sous le commandement du sergent Henry Larsen, il termina en 1942 un voyage de 27 mois qui en faisait le premier navire à passer du Pacifique à l'Atlantique par le Nord-Ouest. Deux ans plus tard, il retourna à Vancouver par les eaux profondes situés encore plus au nord. Il ne mit que 86 jours à effectuer cette traversée est-ouest à partir d'Halifax. Le St-Roch devenait le premier navire à réussir ce voyage périlleux dans les deux directions.

Description du lieu patrimonial

Mit en cale sèche sous une structure en ‘A’ construite spécialement pour son exposition en permanence au Musée maritime de Vancouver à la pointe Kitsilano, le St. Roch est une goélette à voiles de la Gendarmerie Royale du Canada, dotée d’un moteur auxiliaire. L’extérieur du vaisseau a été restauré, lui redonnant l’aspect qu’il avait en 1944, pendant sa traversée du passage du Nord-Ouest. Le navire mesure 31,6 mètres de long, 7,6 mètres de barrot, 3,4 mètres de creux, et il a une jauge de 323 tonnes. Le St. Roch est construit principalement avec d’épaisses planches de pin de Douglas recouvertes d’eucalyptus d’Australie à l’extérieur, et il possède une coque intérieure renforcée pour résister à la pression de la glace. La reconnaissance officielle a trait uniquement au navire.

Valeur patrimoniale

Le St. Roch a été désigné lieu historique national du Canada parce que: c’est le premier navire à avoir franchi le passage du Nord-Ouest d'ouest en est; c'est également le premier navire à avoir accompli cette dangereuse traversée dans les deux sens.

La valeur patrimoniale du St. Roch, construit au Canada, tient au fait qu’il illustre à merveille l’histoire maritime nationale. Le St. Roch a traversé le passage du Nord-Ouest, rejoignant Halifax en 1942, après avoir passé deux hivers emprisonné dans les glaces. Il fut le deuxième navire à franchir ce passage, et le premier à effectuer la traversée dans le sens Pacifique-Atlantique. En 1944, le St. Roch radoubé a regagné Vancouver par une voie plus au nord, en passant par le détroit du Prince-de-Galles, en quatre-vingt-six jours libres de glace, devenant ainsi le premier navire à avoir franchi le passage du Nord-Ouest en une seule saison. Retiré du service en 1948, le St. Roch fut envoyé à Halifax par le canal de Panama en 1950, ce qui lui valut d’être le premier navire à avoir fait le tour de l’Amérique du Nord.

Sous le commandement du sergent Henry Larsen (1899-1964) qui fut le second puis le capitaine du navire pendant vingt ans, les voyages du St. Roch ont renforcé la souveraineté canadienne dans l’Arctique. Il a contribué à l’extension et au maintien de la présence canadienne sur les vastes territoires du Nord en tant que navire de transport, de ravitaillement, patrouilleur et représentant du gouvernement pour les détachements de la Gendarmerie Royale du Canada en service dans ses contrées isolées et relativement inaccessibles où elle régla les différends et mena un recensement de la population inuit. À cette époque, le St. Roch était la seule présence fédérale dans le Grand Nord. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le St. Roch fut envoyé dans le passage du Nord-Ouest pour protéger les industries de guerre dans le Nord, en particulier une mine du Greenland qui était la seule source de cryolite, un minéral indispensable à l’industrie de l’aluminium.

La valeur patrimoniale du navire réside dans sa conception d’origine et dans les nombreuses modifications apportées pour qu’il affronte des conditions de navigation difficiles, et qui reflètent l’évolution des technologies du transport maritime pendant la durée de son service. Le St. Roch a été restauré pour lui redonner l’aspect qu’il avait pendant ses traversées épiques entre 1940 et 1944, constitué d’un mélange d’éléments originaux et d’aménagements ultérieurs. La valeur supplémentaire de la conception du navire tient aussi aux détails sobres et judicieux qui confèrent efficience et économie aux espaces d’habitation et de travail.

Sources : Énoncé des objectifs de commémoration et description du lieu désigné, 2004 ; Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Rapport en feuilleton 68-33 : Restauration du St. Roch.

Éléments caractéristiques

Parmi les caractéristiques qui confèrent au St. Roch sa valeur patrimoniale, il faut noter : sa forme de goélette, ses dimensions relativement importantes et sa masse compacte; les éléments qui témoignent des matériaux et du travail soigné de la construction originale; la configuration de l’espace demeurée intacte sur et sous le pont, illustrant la vie quotidienne et le travail de l’équipage, les installations du poste d’équipage et de la cuisine demeurées intactes; la menuiserie intérieure intacte dans les espaces domestiques et les espaces communs; la quincaillerie, notamment les appareillages, les installations de plomberie, les lavabos et les radiateurs à motifs décoratifs et nautiques en laiton et en fer; l’équipement de navigation, notamment les instruments scientifiques, les compas, les cartes, la table à cartes, un ensemble de pavillons du code international, la roue de gouvernail et la barre; l’équipement nautique, notamment les mâts et les émerillons, les voiles, les cordages, les ponts et le gréement, l’hélice et le gouvernail, les bômes, le nid de pie, l’ancre, les treuils et le guindeau; l’équipement de sécurité, notamment les canots de sauvetage, les bouées de sauvetage, et les porte-bouées, les extincteurs; le matériel de communication, en particulier les émetteurs et récepteurs de radiotélégraphie; l’équipement mécanique, notamment les moteurs diesel, les pistons, les compresseurs, les réservoirs de carburant, les pompes, les génératrices et le matériel auxiliaire; le matériel de loisir et de lecture, comme le gramophone, les disques et les périodiques; le lettrage « O.N. 154, 809 R.T. 80.07 » découpé dans le maître-bau sous le surbau d’écoutille.