Maison Sewell

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Québec, Québec
Vue générale de la maison Sewell, qui montre l’ajout de deux étages à l’arrière, 1969. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1969.
Vue de l'arrière
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1969.
Vue de l'extérieur de la maison Sewell, qui montre la volumétrie sur deux étages et demi, 1969. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1969.Vue générale de la maison Sewell, qui montre l’ajout de deux étages à l’arrière, 1969. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1969.Vue de la façade de la maison Sewell, qui montre la division symétrique en cinq travées et son entrée centrale, 1969. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1969.
Adresse : 87, rue St. Louis, Québec, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1988-07-21
Dates :
  • 1803 à 1804 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Jonathan Sewell  (Architecte)
Autre nom(s):
  •   (Autre nom)
  •   (Autre nom)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 87-112
Numero RBIF : 56508 00

Description du lieu patrimonial

La maison Sewell se trouve dans la Haute-Ville de Québec, à côté de la citadelle, dans l’arrondissement historique de Québec. Ce bâtiment carré de deux étages et demi est coiffé d’un toit à pignon et présente une façade symétrique divisée en cinq travées. Un escalier à double volée mène à l’entrée centrale. Les fenêtres à plusieurs carreaux, le cordon et les fenêtres à chaque travée, au niveau du sous-sol, comptent parmi les détails particuliers du bâtiment. Les murs sont en pierre taillée tandis que les encadrements des fenêtres et de la porte sont en pierre calcaire simple. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

La maison Sewell est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.

Valeur historique
La maison Sewell est un bel exemple du développement de la Haute-Ville de Québec au début du XIXe siècle, sous le régime britannique. Elle évoque l’établissement de la classe administrative aisée qui a choisi la Haute-Ville à l’époque de l’essor et du développement du secteur. La maison a été construite pour l’ancien juge en chef Jonathan Sewell, (1766-1839), qui a été solliciteur général et procureur général du Bas-Canada avant de devenir membre de l’Assemblée législative provinciale en 1796. On se souvient de lui principalement à cause de son alliance avec l’impopulaire gouverneur, sir James Craig et de l’influence qu’il exerçait sur ce dernier. Au fil des années, le domaine original a été réduit par la présence militaire grandissante dans le secteur et la maison a servi de bureau de poste, de logement des officiers, d’hôtel du gouvernement et de duplex pour des familles d’officiers. Elle fait actuellement partie du lieu historique national du Canada du Cercle-de-la-Garnison-de-Québec.

Valeur architecturale
La maison Sewell est un très bel exemple du classicisme britannique caractérisé par une géométrie simple et des proportions soignées. L’équilibre soigneusement proportionné de la façade est typique de l’époque. L’efficacité de la conception fonctionnelle se voit dans l’adaptation de l’intérieur à différentes fonctions au fil des années. L’ouvrage de maçonnerie révèle la très haute qualité de l’exécution et des matériaux.

Valeur environnementale
La maison Sewell renforce le caractère historique actuel du cadre résidentiel où elle est située dans l’arrondissement historique de Québec et constitue un repère dans la région.

Sources : Paul Trépanier, maison Sewell, 87, rue St-Louis, Québec (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 87-112c; Maison Sewell, Québec, Énoncé de la valeur patrimoniale 87-112c.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de la maison Sewell devraient être respectés.

Ses très belles qualités esthétiques, sa conception fonctionnelle et la haute qualité de l’exécution, c’est-à-dire : la volumétrie sur deux étages et demi et le toit à pignon en pente faible, percé par trois lucarnes; la façade avant avec sa division symétrique en cinq travées et son entrée centrale; les portes et les fenêtres à carreaux multiples régulièrement espacées; la construction en pierre de taille posée en assises régulières; l’imposte rectangulaire avec deux carreaux qui surmonte l’entrée principale; les encadrements des fenêtres et des portes en pierre calcaire simple et la corniche à caissons et à parements; l’ajout de deux étages à l’arrière, avec ses vérandas; le plan intérieur et ce qui reste des finis d’origine; les fenêtres à chaque travée au niveau du sous-sol et la fenêtre centrale du sous-sol, plus grande, qui est abritée par l’arche couverte que forme la double volée d’escalier menant au palier de la porte principale.

La façon dont la maison Sewell souligne le caractère patrimonial du paysage de rue et constitue un repère dans la ville, c’est-à-dire : son échelle, son style et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les bâtiments voisins; la visibilité du bâtiment et le fait qu’il est connu localement en raison de son emplacement bien en vue à Québec.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

La Maison Sewell, qui est un bel exemple du développement de la Haute-ville de Québec au début du XIXe siècle, a été construite en 1803-1804 par l'ancien juge en chef Jonathan Sewell. Il est probable que Sewell lui-même ait participé au dessin de la maison. Au fil des années, le domaine original a été réduit par la présence militaire grandissante dans ce secteur, et la maison elle-même a été utilisée comme bureau de poste, comme logement des officiers, comme Hôtel du gouvernement, et comme duplex pour des familles d'officiers. Actuellement, c'est le ministère de la Défense nationale qui en est responsable, et la maison est considérée comme faisant partie du Club de la garnison. Voir le rapport 87-112 du BEEFP.


Raisons de la désignation

La Maison Sewell a été désignée "reconnue" à cause de sa présence architecturale, de son association avec le juge en chef Jonathan Sewell, ainsi qu'avec le développement de la Haute-ville au début du XIXe siècle.

Du point de vue architectural, le domaine comprenait à l'origine un bâtiment central avec deux pavillons latéraux construits dans le même style, dans le cadre d'un beau parc faisant face à l'esplanade, avec la citadelle derrière. Le bâtiment central existe toujours, et conserve son style et ses détails, donnant un bon exemple du classicisme britannique. L'un des pavillons latéraux à toit en croupe subsiste également, mais il a été incorporé dans l'entrée est du Club de la garnison adjacent.

Du point de vue historique, la maison est directement associée à son propriétaire original, Jonathan Sewell (1766-1839). Avocat de formation, M. Sewell a été nommé solliciteur général et procureur général du Bas-Canada avant de devenir membre de l'Assemblée législative provinciale en 1796. Il a épousé la fille de William Smith, ancien juge en chef du Bas-Canada, et en 1808, il a suivi les traces de son beau-père en devenant juge en chef et président du Conseil exécutif. On se souvient de lui principalement à cause de son alliance avec l'impopulaire gouverneur Sir James Craig, et de son influence sur lui.

La Maison Sewell est également un exemple de l'établissement de la classe aisée administrative dans la Haute-ville, au cours de la période de croissance rapide de la population dans la ville de Québec et du développement intense de la Haute-ville sous le Régime britannique.

La Maison Sewell et le juge en chef Jonathan Sewell ont été reconnus par la Commission des lieux et monuments historiques comme étant d'importance nationale.


Éléments caractéristiques

Le caractère patrimonial de la Maison Sewell est défini par son extérieur, et particulièrement par la façade qui donne sur la rue Saint-Louis.

L'édifice est une structure de deux étages et demi, avec un toit à pignon, d'environ 50 pieds de côté. La façade avant, aux belles proportions, comporte cinq ouvertures symétriques, l'entrée centrale étant marquée à l'origine par une imposte en demi-lune. Les murs en pierre de taille sont d'un appareil réglé, avec des bordures simples autour des fenêtres et des portes. Le rez-de-chaussée surélevé est marqué par un cordon en légère saillie. Le sous-sol présente des fenêtres à chaque travée. La fenêtre centrale du sous-sol, plus verticale qu'horizontale, est abritée par l'arche couverte que forme la double volée d'escalier menant au palier de la porte principale. Les châssis des fenêtres, à l'origine des fenêtres à guillotine, avec neuf carreaux dans le châssis supérieur et six carreaux dans le châssis inférieur, remplacés plus tard par des fenêtres à battants, sont maintenant des châssis uniques à six carreaux. L'imposte actuelle de la porte d'entrée est de dessin rectangulaire, avec deux carreaux.

La maison possède une corniche à caissons et à parements, ainsi que trois lucarnes en bois dans le toit à pignon à faible pente. Les lucarnes sont placées de façon symétrique au-dessus des trois travées centrales; il se peut que leurs pignons représentent une modification du dessin original en croupe.

Bien que modifiée, la façade conserve les proportions soigneusement équilibrées qui sont caractéristiques de cette période, et elle devrait être préservée. La maçonnerie en particulier exige un entretien régulier et une restauration périodique par des restaurateurs qualifiés. Bon nombre des éléments en bois ont été modifiés au cours des années, mais ils devraient être préservés, et changés seulement si les recherches historiques permettent de préciser des formes et des détails plus appropriés et bien documentés.

Les élévations latérales et arrières ont subi des modifications plus étendues. Le pignon de droite a reçu un enduit de stuc, et le pignon de gauche a été revêtu de planches à clin, et dans les deux cas, l'agencement des ouvertures semble avoir été changé. Une aile ajoutée à deux étages, comportant des vérandas, à l'arrière, donne à la maison un plan en L. Encore une fois, ces éléments et ces finis devraient être préservés, à moins qu'il n'existe des documents suffisants et fiables sur lesquels on puisse fonder des travaux de restauration destinés à rétablir l'apparence originale. De toute façon, la forme de base de la maison originale, qui est fondamentalement intacte, devrait être préservée. Aucun autre ajout ne devrait être envisagé, pour ne pas cacher la géométrie simple et les proportions soignées de l'original.

L'intérieur de la maison a subi plusieurs transformations et changements d'utilisation, souvent avec très peu d'attention accordée au caractère originel
du bâtiment. Mais malgré toutes les pertes subies, les travaux à venir devraient comprendre des études architecturales ainsi que l'examen et la documentation des objets historiques qui ont pu être préservés ainsi que de tous les signes de l'évolution du bâtiment.

Le site actuel ne permet pas de visualiser le cadre original de la maison. Malgré cela, on devrait documenter et préserver soigneusement tous les signes des travaux paysagers d'autrefois, et les utiliser comme base de tout développement d'un aménagement paysager. Il est important que le paysage vienne renforcer le caractère patrimonial de la maison.