Lieu historique national du Canada d’Arvida
Saguenay, Québec
L’immeuble à appartements Britanny Row
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Adresse :
Arvida, Jonquière, Saguenay, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2012-06-05
Dates :
-
1926 à 1935
(Construction)
-
1926 à 1926
(Significative)
-
1926 à 1927
(Significative)
-
1942 à 1942
(Significative)
-
1942 à 1950
(Significative)
-
1945 à 1945
(Significative)
-
1939 à 1940
(Altération additionelle)
-
1936 à 1940
(Addition)
-
1927 à 1927
(Autre addition)
-
1925 à 1925
(Acquis)
Autre nom(s):
-
Arvida
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
2011-042
Plaques
Fondée en 1926 pour accueillir les travailleurs du premier complexe de l’aluminium au Canada, Arvida est un exemple exceptionnel de ville mono-industrielle planifiée. L’Aluminum Company of America commanda à l’architecte H. B. Brainerd et à l’ingénieur H. E. Skougor les plans d’une cité devant refléter son idéal d’excellence et s’appeler Arvida, mot formé des deux premières lettres des noms de son président, Arthur Vining Davis. L’aménagement urbain, qui constitue une synthèse originale de théories urbanistiques et de principes contemporains de la planification des villes, vaut à Arvida une enviable réputation de cité modèle. Son tracé organique incorpore un réseau ordonné de rues bordées d’arbres et agrémentées d’espaces verts. Le noyau originel, dit la « ville construite en 135 jours », s’articule autour du parc Oersted et représente la première des trois phases de construction échelonnées de 1926 à 1950. La grande variété des modèles de résidences, dont certains sont des exemples réussis d’architecture d’inspiration régionaliste, contribue à la richesse de l’environnement bâti. Fort bien conservée, cette communauté constitue un témoin privilégié de l’essor et de l’importance de l’industrie de l’aluminium au Canada au XXe siècle.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada d’Arvida est situé dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, à environ 250 kilomètres au nord de Québec. Cette ville de compagnie, construite pour héberger les employés de l’usine d’aluminium locale d’Alcoa, a été conçue comme un tout, bâtie en trois phases et a conservé ses principaux éléments originaux. Arvida s’étend au nord-ouest de l’aluminerie Rio Tinto Alcan, sur les berges de la rivière Saguenay. Conçu en tenant compte des ravines qui s’y entrecroisent, ce secteur résidentiel, au cœur duquel se trouve une zone industrielle, est entouré d’une ceinture verte prévue dans la conception originale. La reconnaissance officielle vise la ville de compagnie d’Arvida qui a été conçue et construite en trois phases de 1925 à 1950.
Valeur patrimoniale
Arvida a été désignée lieu historique national du Canada en 2012. Ce lieu est reconnu pour les raisons suivantes :
Arvida est un exemple fort bien conservé de ville monoindustrielle canadienne et constitue un projet singulier de logement ouvrier de qualité où l’édification rapide d’un paysage urbain diversifié s’est faite au moyen d’une grande variété de modèles de résidences, dont certaines constituent une manifestation particulièrement réussie d’architecture d’inspiration régionaliste;
conçue à partir de 1925 selon les plans des architectes Brainerd et Skougor, la ville d’Arvida est réalisée en trois phases successives, jusqu’en 1950, et constitue une excellente synthèse des concepts urbanistiques de l’époque, tels les mouvements City Beautiful et cité-jardin, qui se traduit par un tracé organique épousant la topographie du sol, des voies de circulation hiérarchisées et la présence de parcs, d’espaces verts et de nombreux arbres;
associée au premier complexe aluminier au Canada, la fondation d’Arvida et son expansion subséquente témoignent de l’essor et du développement liés à l’industrie de l’aluminium au pays.
Le plan d’aménagement d’origine d’Arvida est encore clairement visible. De larges boulevards bordés d’arbres, des rues légèrement courbes et des bâtiments en retrait sont des exemples concrets du mouvement City Beautiful. La séparation fonctionnelle des zones, la présence d’une ceinture verte et de réseaux de rues hiérarchisées, et l’utilisation des caractéristiques naturelles évoquent le mouvement des cités-jardins. Ces deux mouvements visent à atténuer les répercussions profondes du développement industriel sur l’environnement. Pendant la première phase de construction, on bâti 270 résidences en 135 jours. En 1927, un architecte paysager supervise une campagne au cours de laquelle on plante 709 arbres. Au cours des deuxièmes et troisièmes phases du développement d’Arvida, on assiste à l’émergence d’une architecture régionaliste distinctive. Nombre de résidences exemplifient l’influence stylistique de l’architecture locale du Canada français : de grandes lucarnes et des avant-toits courbés, des volets en bois, des tourelles, l’utilisation de pierres des champs et une conception distinctive pour la cheminée.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, décembre 2011.
Éléments caractéristiques
Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons : sa localisation dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, à 250 kilomètres au nord de Québec; sa proximité à la centrale de L’Isle-Maligne, à la première aluminerie au Canada, ainsi qu’à la gare et à la voie ferrée du Canadien National; les signes évidents d’un aménagement urbain fondé sur les principes du mouvement City Beautiful, dont des rues en étoile, des boulevards, des maisons en retrait de la rue, des espaces ordonnés orientés vers des noyaux centraux et beaucoup de plantations; les signes évidents d’un aménagement urbain fondé sur les principes des cités-jardins, dont une séparation des secteurs des résidences, des commerces et des services, l’accent mis sur la vie sociale et communautaire et la présence d’une ceinture verte; un parc de résidences bien construites et bien préservées datant des trois principales périodes de développement, caractérisées par des variations sur les plans de maisons unifamiliales et d’appartements; l’utilisation résidentielle continue qui témoigne de la vision d’origine pour la ville; un couvert forestier important et diversifié qui comprend des ormes d’Amérique, des peupliers hybrides, des saules lauriers et des érables argentés; de grands terrains ininterrompus; des maisons à charpente de bois bien construites et revêtues de divers matériaux tels que les clins, les bardeaux de bois, les bardeaux d’amiante et la brique; l’utilisation de la pierre sur les bâtiments des deuxième et troisième phases de construction, comme le Saguenay Inn et l’immeuble d’habitation Brittany Row,; l’utilisation résidentielle de tuiles en aluminium ; l’intégration stratégique des élévations et dépressions naturelles et des formations rocheuses du paysage dans le plan d’aménagement urbain.